Confinés des villes, confinés des champs… (8)
Qui aurait pu penser il y a encore peu de temps qu'un cataclysme portant le joli nom de virus couronné mettrait ainsi à genou la terre entière. De joli, il n'a en effet que le nom, cet ennemi invisible et sournois. Est-ce un signe du destin pour que, un siècle après, une pandémie succède ainsi à une autre ? Mon seul désir, à ce jour, est que celui-là fasse moins de victimes que son prédécesseur !
Confinés des villes, confinés des champs… (7)
L'appel de la montagne...
C’est une certitude : bientôt, je gravirai à nouveau nos Monts d’Auvergne, entre pierres grises, gentianes squelettiques et terres brunes ! Le vent effacera probablement l’empreinte lourde laissée dans la poussière des sentiers par les semelles de mes chaussures. Fidèle à ses habitudes, la montagne gardera ses mystères.
Pourtant, une fois encore, j’irai et je m’interrogerai. Comment évoquer ces hauteurs d’ici qui sont, ni vraiment des mamelons, ni vraiment des aiguilles ? Comment décrire leurs lignes, entre verticalité et inclinaison, entre douce rondeur et fausse concavité ? Comment chanter la lumière changeante qui les caresse et descend peu à peu suivant la course du soleil vers les vallées profondes ? Comment parler des villages, ces lambeaux de vie accrochés au plus profond des basaltes, dans lesquels les hommes et les femmes s’engagent pour leur devenir ?
Confinés des villes, confinés des champs… (6)
Les mots du confinement...
Des mots qui d’un coup nous submergent, traversent nos mémoires, remplissent notre quotidien.
Des mots qu’on connaissait, ou pas, qu’on avait oubliés, qu’on croyait perdus.
Des mots pour traduire l’innommable, l’impensable, l’insoutenable, l’inhumain.
Des mots pour espérer, tenir, réfléchir, inventer, se reconstruire.
Des mots pour remplacer ce lien social qui nous manque tant.
Confinés des villes, confinés des champs… (5)
Le bon côté du confinement…
Bientôt 3 semaines que ce foutu confinement a démarré… Une semaine après nos vacances !
Autour de moi, beaucoup ne prenaient pas la chose très au sérieux... C’était plus pour les gens des villes !!! L’inquiétude me gagne pourtant rapidement. Pour mes parents, plus tous jeunes ! Pour ma famille…
Je mesure très vite la chance que j’ai de vivre en Auvergne, dans un tout petit village. Ici, on ne remarque pas bien les voitures qui ne circulent plus, les gens qui ne travaillent plus, qui ne sortent plus...
Rester à la maison sans être en vacances. Il faut maintenant ‘’télétravailler’’… pas évident quand on enseigne la musique !!!
Confinés des villes, confinés des champs… (4)
Extrait du journal d’une confinée...
Dimanche 22 mars 2020
Le soleil se couche sur Paris, les heures de cette journée se sont égrenées dans une ville endormie ou pour une fois le chant des oiseaux couvrait celui des autos.
Entre deux immeubles, j’entrevois le ciel et ses lueurs rouges, signe s’il en fallait un, que demain la journée sera belle. Notre moral fluctue au rythme des statistiques. Lueur d’espoir en Italie où l’on observe une diminution du nombre de nouveaux cas, lueur d’espoir en Chine où les habitants commencent à sortir après deux longs mois d’hibernation.
Confinés des villes, confinés des champs… (3)
Journal d’une confinée...
Lundi 16 mars : Je traîne dans mon appartement, en me demandant comment la situation va évoluer… Quand mon cousin Paul, le vigneron, m’appelle. « Je suis en Haute-Loire avec ma sœur, tu fais quoi toi ? » Comment ça je fais quoi ? Je ne comprends pas tout de suite. Il m’explique que la situation risque de se détériorer et que, peut-être, d’ici quelques jours ou même ce soir nous allons devoir nous confiner encore plus. La grande question s’installe alors dans ma tête, est-ce que je rentre en Auvergne ? Dans mon cerveau se jouait une comédie dramatique ou le rôle principal n’arrivait pas à se décider, dans l’urgence, de ce qui était mieux pour elle !
Confinés des villes, confinés des champs… (2)
Confinement au balcon...
C’était à Paris, comme un long dimanche d’août qui n’en finissait pas …
J’étais sur mon balcon et je regardais la ville.
Malgré le soleil glacial qui illuminait la Capitale, Paris avait revêtu son masque de tristesse.
Un silence inhabituel envahissait les rues quasi désertes. Les gens qui se croisaient s’évitaient, pensant à respecter la « distanciation sociale ». L’angoisse était palpable.
Désormais, le coronavirus ou Covid 19 était devenu le nouveau maître du Monde, dictant ses cruelles volontés.
Confinés des villes, confinés des champs…
Dix jours. Dix jours déjà de confinement.
J’avais quitté le monde et ses routines dès lundi 16 mars au soir, après avoir accueilli mes enfants, amis et petits-enfants pour fêter mon anniversaire et m’être laissé la journée pour tout préparer. Depuis ce jour, j’ai réduit mes déplacements au strict minimum, comme cela a été imposé dans tout le pays.
Ici en réalité, pas grand-chose ne change. Je vis dans un petit village, en pleine campagne, sur le toit de l'Aveyron, au cœur de l'Aubrac, entouré de maisons anciennes, sans clinquant aucun mais toutes, je crois, plutôt spacieuses et confortables derrière leur façade en vieilles pierres et leur toiture en lauze aux couleurs flamboyantes sous le soleil comme sous la pluie.