Dans le cadre du cinquantenaire de l’élection de Georges POMPIDOU à la Présidence de la République, le 20 juin 1969, 5 associations auvergnates ont souhaité s’associer aux commémorations placées sous le haut patronage de M. Emmanuel MACRON, Président de la République, en organisant conjointement une rencontre exceptionnelle au Sénat, lundi 20 mai 2019, à 18h.
Sous le parrainage des sénateurs du Cantal ; Josiane COSTES et Bernard DELCROS, la Veillée d’Auvergne et du Massif Central, filiale culturelle de la Ligue Auvergnate, présidée par Roger VIDAL, en partenariat avec l’Institut Georges Pompidou, présidé par Bernard ESAMBERT, « remarquable conseiller industriel et scientifique de Georges POMPIDOU » ; la Fédération des Amicales du Cantal présidée par Bernard LHERITIER, l’Aurillacoise présidée par Jean-Claude MAGRIN et l’Association Cantalienne Georges Pompidou présidée par Alain MARLEIX, a proposé une conférence d’Alain POMPIDOU : « Les POMPIDOU intimes : Art et Poésie ».
Dans les salons raffinés Napoléon et Pourpre du restaurant des sénateurs, face au jardin verdoyant et ensoleillé du Palais du Luxembourg, 140 Auvergnats à Paris, « vouant une admiration fervente à leur illustrissime compatriote » ont passé un moment palpitant grâce à la verve du conférencier qui a beaucoup appris à chaque participant sur l’amour de l’Art et de la Poésie ayant éclairé la vie du couple Georges et Claude POMPIDOU.
D’emblée, M. Roger VIDAL se réjouit de cette éminente assemblée. Il présenta les excuses des sénateurs : Josiane COSTES et Bernard DELCROS, d’Alain MARLEIX, ancien ministre et du professeur DELFRAISSY, président du comité consultatif national d’Ethique. IL salua chaleureusement Alain et Nicole POMPIDOU, les présidents des associations partenaires de cet évènement culturel ; le secrétaire général de l’Institut POMPIDOU, Antoine FOUILLERON ; deux artistes : Josette RISPAL, sculpteur de renommée internationale et Hughes-Henri LEJEUNE, écrivain ; la nièce de Georges POMPIDOU : Francine COOLEN ainsi que son neveu, Jean-Paul DOMERG ; Isabelle CAZALS, présidente de la Ligue Auvergnate ; Jean MATHIEU, président d’honneur de la Ligue ; Le chanoine CHABAUD ; Jean-François SERRE, président de l’association Albert Monier ; l’ingénieur général DUBRESSON ; Christian VABRET, créateur de l’école française de boulangerie d’Aurillac et Jean-Luc PETITRENAUD, chroniqueur gastronomique.
Après présentation de l’ensemble des manifestations, colloque et ouvrage célébrant le cinquantième anniversaire de l’élection de Georges POMPIDOU à la Présidence de la République, entre mai et décembre 2019, Roger VIDAL, président de la Veillée d’Auvergne reprit la parole pour tracer avec maestria le parcours brillant du célèbre conférencier, fils de Georges et Claude POMPIDOU : le professeur Alain POMPIDOU, qui a exercé de hautes fonctions économiques et sociales. Docteur en médecine, ès-Sciences et en biologie humaine, professeur émérite à la faculté de médecine René Descartes, conseiller scientifique, président fondateur de l’académie des Technologies, député européen de 1989 à 1999, écrivain de plusieurs ouvrages dont : « Pour l’amour de l’Art, une autre histoire des Pompidou » » et officier de la Légion d’Honneur et de l’ordre national du Mérite, officier de l’ordre de Léopold et chevalier des Palmes Académiques.
Avec enthousiasme, Alain POMPIDOU remercia Roger VIDAL et les autres associations ayant initié cette conférence. Avec une éloquence teintée d’humour et de bienveillance, Alain POMPIDOU entraîna l’assistance dans une machine à remonter le temps, à partir de l’ascension sociale de Léon POMPIDOU, père de Georges qui, né à la ferme, se révéla un brillant étudiant, puis, devint instituteur et professeur d’Espagnol.
Conçu à Murat « où j’ai été promis à la vie », comme le disait Georges POMPIDOU, le futur président de la République naquit en 1911, à Montboudif. Précoce, cet enfant du Cantal, très attaché à sa terre natale, passa son enfance à l’ombre de la cathédrale d’Albi où son père, conseiller municipal, mit « son sens de l’état et de la défense de la patrie » au service de tous. Durant son enfance, Georges POMPIDOU reçut de ses parents des « leçons de droiture, d’honnêteté et de travail ». Entré à l’Ecole Normale Supérieure, les devises de Georges POMPIDOU étaient : « art, action, amour » puis, « art, action, poésie » : c’est dire l’importance de l’Art et de la Poésie pour lui, « l’ Art étant vivant, plus émotionnel que raisonné, la dimension poétique est une régénération nécessaire et, comme pour son épouse, Claude POMPIDOU : l’art doit vous transpercer ». Indépendante et volontaire, Claude POMPIDOU, originaire de l’Anjou, était, elle aussi, « obsédée par la modernité » et par « la culture qui est plus forte que la mort » (André MALRAUX). « Il y a le passé et son legs, le présent et ses découvertes », disait-elle. Séduisant et séducteur, Georges POMPIDOU rencontra, pendant ses études, Léopold Sédar SENGHOR et tous deux échangèrent à propos de l’Art et de la Poésie. Professeur de Lettres à Marseille, puis au lycée Henri IV à Paris, lieutenant valeureux dans la Somme en 1940, Georges POMPIDOU et sa femme Claude, heureux parents d’Alain, bébé adopté en 1942, furent impressionnés par le général de GAULLE, à la libération de Paris et c’est ainsi que Georges POMPIDOU et Charles de GAULLE furent liés pendant 25 ans.
Déployant leur goût commun pour l’Art qui enchanta leur vie, Georges et Claude POMPIDOU constituèrent, peu à peu, une belle collection d’œuvres contemporaines, de Max Ernst à Nicolas de Staêl, de Pierre Soulages à Kupka.
La carrière de Georges POMPIDOU évolua de directeur de cabinet du général de GAULLE à directeur général de la banque Rothschild puis, premier ministre de 1962 à 1968, député du Cantal en 1967 et enfin, président de la République en 1969. De « l’anthologie de la poésie française » écrite par Georges POMPIDOU en 1961 au poème d’Eluard récité au moment de l’affaire Gabrielle RUSSIER, de la rénovation des salons de l’Elysée confiée au designer, Pierre PAULIN, le président de la République poursuivit sa soif de culture avec la volonté de créer un lieu culturel pluridisciplinaire : le « révolutionnaire » centre Georges POMPIDOU, inauguré en 1977.
Georges POMPIDOU décéda chez lui, quai de Béthune, le 2 avril 1974, entouré de ses œuvres d’art et fut inhumé à Orvilliers.
Alain POMPIDOU conclut son exposé audiovisuel passionnant en soulignant « l’authenticité et le courage de ses parents, indissolubles, très liés l’un à l’autre, sublimés par l’amour de l’Art, passeurs d’Art » et en phase avec Léon TOLSTOI : « il n’est nulle grandeur là où manquent simplicité, bonté et vérité ».
Très applaudi pour sa conférence, Alain POMPIDOU fut félicité par Jean-Claude MAGRIN, président de l’Aurillacoise qui anima le débat. Plusieurs questions furent posées notamment par Roger VIDAL, en lien avec la politique spatiale de Georges POMPIDOU, lui-même ayant conduit le programme de la fusée Ariane, à la base spatiale de Kourou. Yves BEGHIN précisa que Georges POMPIDOU avait été pionnier du spatial et que cette année avait lieu le 40ème anniversaire du lancement d’Ariane. Fut évoquée aussi la transformation de la gare d’Orsay en musée des impressionnistes, décidée par Georges POMPIDOU et bien sûr, sa politique économique, sociale et industrielle, pouvant faire l’objet d’une autre intervention à la Veillée d’Auvergne par Alain POMPIDOU et Bernard ESAMBERT.
Durant le repas savoureux, les deux gracieuses pastourelles, en costume, se présentèrent à l’assistance : la pastourelle de la Ligue Auvergnate et du Puy de Dôme, Muriel AUBLET-CUVELIER et la pastourelle du Cantal, Marie BONICHON, toutes deux séduites par la conférence.
C’est dans la satisfaction générale que prit fin cette prestigieuse Veillée printanière ayant mis en exergue l’amour de l’Art et de la Poésie chez un Grand Homme d’Etat, le Président Cantalien « des Trente Glorieuses », Georges POMPIDOU et son épouse Claude POMPIDOU.