GENERALITES

image005 2Les règles générales qui régissent la fabrication du Hautbois s’appliquent à ce chapitre.
Les cotes retenues pour l’usinage du bourdon sont telles qu’elles permettent de percer sa partie intérieure, de façon à pouvoir y monter une anche simple ou battante

Sa perce est cylindrique.

 

Le couplage glissant entre les deux parties est facilité par un logement dispensé sur la partie mâle, pour recevoir un enroulement de fil de chanvre.
Les cotes retenues pour l’usinage de la chanterelle sont telles qu’elles permettent de percer sa partie intérieure, de façon à pouvoir y monter une anche double.

Sa perce est conique.

Le couplage glissant entre les deux parties est facilité par un logement dispensé sur la partie mâle, pour recevoir un enroulement de fil de chanvre.
Pour l’utilisation sans anche, et pour conserver l’étanchéité, il suffira d’obstruer l’alésage par un petit bouchon.

LE BOURDON

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Cette cotation est un exemple parmi tant d’autres. La facture peut être légèrement différente, surtout dans sa forme extérieure.


 

 

 

 

LA CHANTERELLE

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Cette cotation est un exemple parmi tant d’autres. La facture peut être légèrement différente, surtout dans sa forme extérieure.

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USINAGE DES BAGUES

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Les bagues sont identiques pour les pieds de 27 à 57, cela peut être intéressant pour un effet de série, et de ce fait elles peuvent être réalisées à l’avance.

Deux bagues supplémentaires seront réalisées, une à monter sur les boîtiers en bois, l’autre permettant de raccorder les deux parties des hautbois de grande longueur (au-dessus de 500 mm)


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Par Roger Servant
Novembre 2004

Le hautbois, le bourdon et la chanterelle sont des tuyaux sonores, car ils émettent un son musical lorsque l'air qu'ils contiennent entre en vibrations. Dans le tuyau musical l'air vibre en se déplaçant longitudinalement. 

Le son musical a trois qualités :

  • l'intensité,
    c'est la qualité que possède le son d'impressionner plus ou moins fortement l'oreille,

  • la hauteur,
    c'est la qualité qui fait distinguer un son grave d'un son aigu, 

  • le timbre,
    c'est la qualité qui permet de distinguer 2 sons d'égale hauteur mais de 2 instruments différents. Ces trois qualités sont respectées lorsque le "tuyau sonore" permet le bon déplacement longitudinal de l'air, en ayant une surface interne la plus lisse possible et une perce bi-conique favorisant la mise en vitesse de l'air.


image003 2LE FACTEUR DE CABRETTE

S'il ne se décourage pas en cours de route, le nouveau facteur va partir à la découverte d'une activité passionnante. Il est préférable pour lui, qu'il ait :

  • une pratique musicale et une connaissance de l'instrument,

  • un goût certain pour le travail du bois,

  • un ensemble d'outillages de qualité,

  • une expérience d'utilisation de ces outillages,

  • l'amour de tenir dans ses mains un travail bien fini, qu'il est agréable de regarder et de "caresser".

Le Facteur devra équiper son atelier en constituant un ensemble d'outillages spécifiques et de qualité. Outre les outils de coupe (forets et alésoirs), il faudra créer et confectionner un certain nombre d'aménagements qui vous aideront à répéter les mêmes gestes sur toutes les pièces. Il s'agit entre autre :

  • du gabarit de copiage pour le perçage des notes,

  • d'un"tour de perçage" pour les trous des notes et pour le perçage du boîtier,

  • d'éventuels gabarits de copiage pour les formes extérieures du hautbois et de la chanterelle,

  • d'éventuels gabarits de copiage pour les formes extérieures du boîtier,

  • d'un gabarit de mise en forme du cerclage,

  • d'un ensemble de gravure pour personnaliser le cerclage.

Enfin le "Facteur de Cabrette" fera en sorte que sa création soit reconnaissable, en évitant de copier précisément certaines formes ou certains matériaux.

 

image004 2EQUIPEMENT de L'ATELIER de TOURNAGE
La fabrication du Pied de Cabrette se fait obligatoirement sur un tour.

Le tour à métaux :
Il a comme avantages de permettre le travail de tous les matériaux, même les plus durs.Iil permet la confection de "certains outils spéciaux " en acier, il offre la possibilité de chariotage automatique (vis mère), il permet de se passer d'une lunette lors des perçages longs, si l'arbre du mandrin est creux et que son diamètre intérieur est au moins égal à 35mm. Il a comme inconvénients d'avoir un prix élevé s'il est acheté neuf, d'être massif et très lourd, il nécessite un emplacement définitif dans l'atelier accessible
pour sa manutention.

Le tour à bois :
Il a comme avantages d'être léger, moins encombrant, il peut être installé en étage, il reste facilement transportable son prix est abordable même neuf, il permet un gain de temps sur le dégrossissage des pièces. Il a comme inconvénients de nécessiter une bonne maîtrise de l'outillage à main, l'absence de vernier micrométrique oblige le contrôle fréquent des diamètres au pied à coulisse.

Conclusions :
Pour un investissement moindre, le "tour à bois" peut très bien convenir à qui possède un petit atelier, il lui restera à acquérir la maîtrise de l'outillage à main pour usiner en toute sécurité. Dès lors que l'atelier est accessible en rez de chaussée, que l'investissement n'est pas un obstacle, et parce qu'il offre plus de possibilités, le "tour à métaux" aura la primeur d'être choisi.

A L'ATELIER

Le professionnel possède déjà un atelier tout équipé et une expérience qui va lui permettre de réaliser les pièces sans trop de problèmes.
L'amateur éclairé, qui a déjà travaillé sur un tour (à métaux ou à bois), ne se posera pas trop de questions sur les façons de s'y prendre pour usiner du bois, de la corne, du plastique, de l'os ou de l'ivoire.
Le "bon bricoleur"
possédant un tour depuis peu devra se familiariser avec son nouveau matériel en :

  • appliquant les règles de sécurité liées aux machines tournantes et aux outils tranchants,

  • effectuant un ou plusieurs stages à "la Maison du tournage" ou ailleurs,

  • apprenant à affûter ses outils,

  • affinant les procédures de fabrication en fonction de son propre équipement.
  • Compte tenu de l'importance de l'investissement financier, le "bricoleur" tenté par l'expérience, mais non équipé, devra se poser les questions de savoir s'il a "la figure de l'emploi" en :
  • effectuant un stage de tournage,

  • effectuant un stage d'affûtage des outils de coupe.


Quel que soit votre niveau d'équipement et de formation, sachez que les perces et les alésages coniques sur de grandes longueurs nécessitent la confection d'outils spécifiques. Ceux-ci n'existent pas dans le commerce, il faudra donc les fabriquer ou les faire fabriquer.

Les bois précieux qui sont utilisés sont des bois très durs et très denses.

Les outils de coupe vont s'émousser très rapidement s'ils ne sont pas trempés correctement. Il est souhaitable de se servir d'outils en carbure chaque fois que cela est possible, cette solution, plus onéreuse permet toutefois de diminuer considérablement les affûtages et donc de maintenir les cotes sur les longueurs et les diamètres.

Les poussières de ces bois, émises au cours de l'usinage sont irritantes, il est donc conseillé d'utiliser un masque et des lunettes.

image005 2Les perces cylindriques :

Pour obtenir les perces longues cylindriques dans le bois avec une bonne rectitude, il est nécessaire d'utiliser un foret à une seule lèvre de coupe. Ce foret est autoguidé si l'on a pris soin de faire un avant trou de centrage au même diamètre. Il faut :

    • 1 foret de diamètre 3,8 ou 4mm et de 500mm de longueur,

    • une série de forets de 6, 8, 10, 12, 16, et 20mm permettant de faire les perçages successifs bien concentriques.001 2

Pour avoir la certitude du bon alignement de tous ces perçages, une solution est de réaliser deux forets étagés, un de (6mm et 8mm), un autre de (10mm, 12mm et 16mm )


016 2Les alésages coniques :

La conicité ( (D-d ) : L x 100= C%) des alésoirs varie en fonction de la longueur des hautbois. Ces alésoirs peuvent être réalisés à partir de forets cylindriques de 12mm et de 24mm rectifiés et traités thermiquement. Certains facteurs ont rectifié des lames de rabot, et même des baïonnettes, l'acier de ces objets étant bien trempé. Il faut avoir deux alésoirs par longueur de pied soit : Le Hautbois de la Cabrette comporte deux alésages coniques : l'âme et le pavillon. La conicité de l'âme va de 3,8mm à 12mm, sur environ les deux tiers de la longueur du Hautbois. La conicité du pavillon va de 12mm à 24mm, sur le tiers restant.

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Silence 
on tourne!...

Les plans sont tracés, l'atelier est installé, les outils sont réalisés et qualifiés, les matériaux ont été livrés, le travail de création peut commencer, ....... place à l'artiste et à la règle de l'Art ...... 

 

image006 2LES HAUTBOIS EVENTAIL DE LA GAMME

L'octave comprend 13 notes séparées par 12 demi-tons. Imaginons une série possible de 13 Pieds couvrant une octave. Les fréquences correspondant à chaque dominante varient de 262 Hz à 523 Hz dans l'octave normale du LA3 = 440Hz. 

Une série que nous avons pour habitude de nommer avec des chiffres simples allant du 29 au 59. A chaque demi-ton de la gamme chromatique correspond une longueur de hautbois. Entre deux demi-tons les fréquences (Hz) sont fonction d'un facteur égal à la "racine 12ème de 2" soit de 1,05946309. Exemple entre le LA et le LA# : (440 Hz x 1,05946309 = 466,16 Hz) La différence de longueur entre deux hautbois doit varier dans les mêmes proportions, puisque la fréquence du son produit est intimement liée à la longueur du tuyau sonore. Ainsi, un pied de tonalité en DO, que nous appelons "un 39", mesurera réellement 39,2cm. (41,6cm / 1,05946309 = 39,2cm) Le fabriquant, dans ses réalisations, saura tenir compte de ces petites différences. Toutefois, chacun se souviendra qu'un pied de 39 mesure réellement 39,2cm, un 47 fait 46,7cm, ainsi de suite…..
Alors pourquoi s'en tenir à cet éventail qui va du 29 au 59 ? Tout simplement pour des raisons d'écartement des trous des notes. Il faudrait des doigts petits et minces pour jouer un pied de 24. A l'inverse, seule une personne aux doigts très longs pourrait boucher les trous bien écartés d'un pied de 62.
image007 2Les pieds de 29 et 59 représentent donc les limites raisonnables fixant les extrémités de cet éventail. Une possibilité recherchée et intéressante, puisqu'une octave sépare ces deux pieds en DO. 
 29 au 59

Composition avec plusieurs matériaux (buis, ébène, coco-bolo, ABS naturel, et Acier inoxydable) Lorsque la série des 13 hautbois est représentée sur un même graphique, et que l'on prend soin de faire correspondre les espaces entre axes aux longueurs de ceux-ci, leurs extrémités sont alignées.
Soit :

      • L : la Longueur du Hautbois,

      • x : la distance comprise entre le trou du pouce de la main gauche et celui du petit doigt de la main droite.

        image008 2Théoriquement, le rapport x/L est une constante, elle s'applique à chaque hautbois. Le même raisonnement est valable pour chaque trou de note se trouvant dans la zone x, imaginez cette zone coupée par plusieurs sécantes, qui pour des raisons de clarté n'ont pas été portées sur le dessin. Les points de convergence des deux alésages coniques se trouvent alignés sur une même droite. Une ligne droite relie également chaque trou fixant la tonalité des hautbois. Respecter toutes les données théoriques impose :

      • Une série d'outillages de précision pour chaque longueur,

      • Une rigueur d'exécution des gabarits de perçage des hautbois,

      • Le choix du bois employé et la qualité de l'anche réalisée feront le reste.

        Après réalisation, un relevé de cotes peut être révélateur de petites différences existant entre la théorie et l'exécution. De plus, il existe toujours quelques modifications minimes à apporter aux derniers réglages.
        iquer s l'mage pour 

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THEORIE LE TUYAU SONORE

009 2On appelle Tuyau Sonore un tube susceptible d'émettre un son musical lorsque l'air qu'il contient entre en vibrations. Dans certains tuyaux d'orgue (par exemple), l'air fourni par une soufflerie est chassé dans le tuyau par la partie inférieure, et vient se briser contre une lame taillée en biseau, la lèvre de l'instrument. Il entre en vibrations. Si la bouche n'est pas surmontée d'un tuyau, le son rendu par l'instrument s'élève progressivement au fur et à mesure que le courant d'air est chassé avec plus de force. Mais quand l'instrument est complété par un tuyau, il ne peut plus " parler " que pour les sons à l'égard desquels le tuyau fonctionne comme résonateur. L'expérience en laboratoire montre que l'air contenu dans le tuyau est soumis à des ondes stationnaires. L'on peut constater la formation de nœuds et de ventres qui s'explique par la nature même du mouvement vibratoire. Dans ces conditions, en un point quelconque du tuyau, le mouvement de l'air est la résultante de deux mouvements vibratoires, l'un direct, l'autre réfléchi.
La théorie démontre que :

        • les nœuds sont des tranches d'air dans lesquelles la compression ou la dilatation atteignent un maximum, mais dans lesquelles la vitesse vibratoire est constamment nulle,

  • les ventres sont des tranches d'air ou la vitesse vibratoire atteint un maximum, mais ou il n'y a jamais ni compression, ni dilatation.

Puisque, dans un ventre, il n'y a ni compression, ni dilatation, on peut sans inconvénient mettre en ce point l'air du tuyau en communication avec l'air extérieur, en ouvrant par exemple un trou dans sa paroi. Si l'on perce la paroi en un autre point et particulièrement à la place d'un nœud, l'équilibre de pression aura tendance à se rétablir entre l'intérieur et l'extérieur du tuyau. On déterminera en ce point la formation d'un Ventre, et on changera par conséquent la nature et la répartition des ondes sonores.

 

LOI DES TUYAUX SONORES

image010 2L'expérience montre que le son émis par un tuyau sonore est indépendant de la matière constituant ses parois, de sa forme et de sa section.
La fréquence du son émis est inversement proportionnelle à la longueur du tuyau.
La fréquence du son émis est proportionnelle à la vitesse du son dans l'air.


Application :
On emploie, dans les instruments de musique, différentes sortes de tuyaux sonores. Les tuyaux à la bouche, sont aussi appelés à embouchure de flûte. Dans les tuyaux à anche, l'embouchure est fermée par une lame flexible appelée anche et qui vibre pour livrer le passage à l'air. On rend le son plus agréable en surmontant l'anche d'un "cornet d'harmonie" qui joue le rôle de résonateur. L'anche double rend des sons beaucoup plus purs que ceux de l'anche battante, qui nasille un peu. Le Hautbois est un tuyau
sonore percés de trous dans la paroi. Lorsque les trous sont fermés, l'instrument délivre un son d'une certaine fréquence. En débouchant les trous, l'exécutant crée un ventre à l'endroit du trou, ce qui revient à diminuer la longueur du tuyau et à augmenter la fréquence du son délivré. 
'mage pour l'agrandir

La Fréquence (N) du son émis est donc :

                • proportionnelle à la vitesse (V) du son dans l'air,

                • inversement proportionnelle à la longueur (L) du tuyau sonore. Selon la formule mathématique : N = V / 2L. La vitesse de propagation du son dans l'air est de 321m/s à 0°. Elle augmente avec la température de l'air. Nous admettrons que ni le matériau constituant le tuyau, ni sa forme n'influent sur la fréquence du son. Ils interviennent principalement sur le timbre, en sélectionnant le nombre et la qualité des harmoniques. Ils constituent de toute évidence le "Cornet d'Harmonie" qui permet de rendre le son plus agréable. Le Hautbois d'une Cabrette, émet des sons musicaux complexes. Il possède donc un timbre qui dépend de la nature et de l'intensité relative des harmoniques accompagnant le son fondamental.

                • T : Tuyau sonore 011 2
                • A : Anche double

                • x : Espace constitué par l'ensemble des trous des notes Le montage de l'anche sur le hautbois détermine la longueur totale du Tuyau sonore.

                  La qualité du son dépend :

                • de la forme, de l'épaisseur, des dimensions et de l'écartement des lèvres des deux lamelles de l'Anche,

                • de la qualité d'exécution du " cornet d'harmonie " et des trous des notes,

                • du matériau employé. r sur l'mage pour l'agrandir

                  La justesse des notes dépend

                • du bon rapport x/T,

                • du bon positionnement de x sur T,

                • des bons espacements entre chaque trou positionnés dans x,

  • du respect de la longueur du tuyau sonore (T+A) Une bonne réalisation tiendra compte de la Théorie.


LE HAUTBOIS

image014 2Facture de prestige

Comme le violoniste qui joue un "Stradivarius", jouer sur un pied de facture renommée est un privilège. Posséder un " Amadieu ", un " Costeroste " ou un " Gasparoux ", donne de suite l'envie de le copier et de le reproduire à l'identique.C'est une excellente idée, d'autant plus que ces célèbres facteurs de Cabrette ne sont plus là pour nous l'interdire.
La reproduction à l'identique est quasiment impossible, mais il n'est pas déraisonnable de penser que la copie peut être très peu différente du modèle, à condition de choisir le même boisle même bois.
La première difficulté consiste à relever les cotes des diamètres, des entraxes et de la conicité des perces, la deuxième, de fabriquer les outillages adéquats à la réalisation de ces perces, et enfin d'effectuer les trous des notes aux mêmes formes (souvent ovoïdes) et suivant les mêmes entraxes.

Il y aura forcément des différences entre la copie et le modèle.

Mais il n'est pas question de refaire un "Amadieu" ou un "Costeroste" !....

Après avoir admis qu'il n'est pas facile de travailler au millimètre, et encore moins aisé de recopier les perces du hautbois nous allons nous fixer une règle de conduite pour fabriquer notre série de pieds, en admettant qu'il existe une certaine théorie basée sur la physique, donc qu'il existe une certaine symétrie des cotes des différents pieds.

013 2Les procédures de fabrication sont rédigées au regard de dessins cotés en millimètres. Les valeurs retenues dans le dossier résultent d'un compromis entre valeurs relevées et essais de qualification.
Il faut avant tout posséder des outillages de qualité pour respecter "ces millimètres" que l'on s'impose. Cet instrument mérite bien que l'on travaille de façon précise !....
liuer sur l'mage pour l'agrandir

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L' alésage :
L'alésage du hautbois est constitué par un bi-cône. On admettra que les deux cônes se rencontrent à un diamètre de 12mm et à une cote "X" de l'extrémité du pavillon. Les conicités de l'alésage sont donc connues. Il est donc facile de déterminer les profondeurs des perçages successifs.

 

 

Le profil extérieur :
Pas de problème particulier, si ce n'est que l'épaisseur de bois restante est un compromis entre esthétique, rigidité, poids et résonance musicale. Cette épaisseur est peut être fonction du matériaux utilisé ?... Ce paramètre reste à étudier. Les hautbois de grande longueur, (au-dessus de 50cm) seront réalisés en deux parties, pour plus de facilité. 

Les longueurs des perçages et des alésages coniques portés ci-dessus sont données à titre d'exemple. Elles peuvent être légèrement différentes suivant les Facteurs. La qualité du son fourni par le hautbois tient pour beaucoup de la forme des alésages coniques.

 

USINAGE DU HAUTBOIS

Le barreau de bois est choisi selon sa section et son essence. Il est coupé à bonne longueur.

Important :
Prendre soin de réaliser toutes les bagues avant de travailler le bois. Pour un meilleur ajustage de l'assemblage de deux pièces, réaliser la partie male selon la pièce femelle. Il est important de respecter la chronologie des opérations suivantes :

            • Arrondir le barreau au diamètre maximum,

            • Effectuer la perce de part en part au diamètre minimum,

            • Reprendre l'usinage du diamètre maximum extérieur, en fonction de l'axe de perçage effectué,

            • Réaliser les perçages successifs, et les deux alésages coniques,

  •  Terminer l'usinage extérieur. tion des bagues

015 2Les outils de perce seront (dans la mesure du possible), tenus à la main pour :

            • mieux sentir la pression de coupe transmise (éviter le flambage des outils longs et minces),

          • évacuer plus souvent et plus facilement les copeaux (éviter le bourrage)

022 2La réalisation du perçage de petit diamètre et de grande longueur se fera avec le plus grand soin, pour obtenir une bonne rectitude, et garantir la suite des perçages et alésages.

Les diamètres portés ci-dessus sont donnés à titre d'exemple. Ils peuvent être légèrement différents suivant les Facteurs. Outre l'esthétique, les épaisseurs du bois restant peuvent influer sur la qualité du son obtenu.

 

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Référence et origines des côtes

Nous avons vu ce qu'est le "Tuyau Sonore", et l'importance de sa longueur pour une tonalité donnée. Il faudra donc porter une attention toute particulière à :

            • la longueur hors tout du Hautbois,

            • la profondeur du logement de l'anche.

018 2Au cours de sa fabrication, la longueur précise du hautbois peut être amenée progressivement à sa bonne valeur. Le risque étant de rogner cette valeur de quelques millimètres. Si cela arrive, il sera bon de réduire d'autant la profondeur du Fond d'anche, pour retrouver la longueur imposée du Tuyau Sonore avec le positionnement d'une anche de longueur normale. A l'inverse, si le Hautbois est plus long de quelques millimètres, augmenter d'autant la profondeur du Fond d'anche. Il s'agit de conserver pour chaque tonalité, un rapport constant entre la longueur du canon d'anche, et la longueur du Hautbois. Le perçage des trous des notes se fait à l'aide d'un gabarit. Afin de pouvoir respecter la cote de référence, (Fond d'anche / Trou du pouce main gauche)

Le positionnement de ce gabarit est très important. Il se fera toujours en fonction du fond du logement de l'anche. La figure ci-dessous montre les variations possibles de longueur, en plus et en moins, du Hautbois. On peut remarquer que la même anche convient dans les trois cas.ue sul'mage pour 

Le Hautbois N°1 représente la longueur standard de 39,5 cm pour un pied en tonalité de DO. Le N°2 est trop court de 5mm, et le N°3 est trop long de 5mm Dans les trois cas, il est impératif de respecter la cote de référence.

IMPORTANCE DES ESPACES

019 2Le hautbois est alésé, bagué et sa forme extérieure est quasi définitive. Le moment est venu de percer les trous des notes.
Le Facteur de Cabrette va transformer un objet tourné en instrument de musique. C'est le moment le plus important et le plus angoissant, puisqu'une fois les trous des notes percés, il est impossible de revenir en arrière sans nuire à l'esthétique de l'objet fini. D'où l'importance de posséder un gabarit de perçage réalisé avec le plus grand soin, selon les règles théoriques. Il faut donc se souvenir :

    • La longueur du Hautbois L détermine la tonalité du Hautbois,

    • L'espace X occupé par l'ensemble des trous détermine l'octave,

    • Les intervalles entre chaque trou déterminent la justesse de chaque note,
    • La cote de référence "Fond d'anche/trou du pouce" détermine le positionnement de l'ensemble de la gamme,
    • La cote Z détermine la tonalité.

      image020 2Malgré toutes les précautions prises, les perçages effectués ne sont pas tous placés aux bonnes cotes. Et par voie de conséquences, la justesse d'une ou plusieurs notes peut en être affectée. Pas d'affolement ! Une petite correction est possible…. Il est en effet possible de modifier la valeur d'une note d'un quart, voire d'un demi ton, mais pas au delà.

    • Elever sa valeur se fait en agrandissant le diamètre de son trou, ou bien en obliquant son axe de perçage vers les aigus.

  • Abaisser sa valeur ne pourra se faire qu'en bouchant une partie du trou avec de la cire.

Vous avez lu, et peut être relu ces quelques lignes, vous êtes donc intéressé par cet instrument. Vous connaissez la musique, et vous aimez travailler le bois, vous pouvez devenir un facteur de Cabrette. Osez, investissez, persévérez, passionnez vous.

N’hésitez pas à prendre contact avec l’Association "Cabrettes Cabrettaïres". Un dossier de fabrication plus complet et plus détaillé existe, il peut vous permettre de démarrer plus sereinement. Et, qui sait ? Votre expérience et votre goût de la perfection vous conduiront à modifier certaines cotes, certains procédés inscrits dans ce Mémoire. Vous aurez remarqué au cours de vos essais et créations, que vous améliorez le timbre ou l’intensité du son musical, donc la qualité de l’instrument.

Cet instrument est joué par des artistes virtuoses. Il mérite que les Facteurs y apportent le maximum de soin. Vous êtes maintenant un initié, à vous de
devenir le Passionné, et pourquoi pas, l’Amadieu de demain…. Dès lors que votre technique aura apporté des améliorations, vous aurez contribué à faire avancer la "science"….
Alors, n’oubliez pas d’en faire profiter les autres, en faisant enregistrer vos découvertes.



Par Roger Servant
Novembre 2004

tête

La tête de cabrette permet la transmission de l'air suivant un cheminement à 90°, et sera percée en conséquences.

 

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Le bloc ainsi percé peut :

  • être usiné selon une figure géométrique,

  • représenter une figurine sculptée.

 

 

 

Le logement de la tête réceptacle du pied est très sollicité par des emmanchements répétés, il est important de prendre en compte les fissurations possibles de ce logement.

Si la tête a été réalisée en bois, elle comportera une pièce synthétique, en os, corne ou ivoire, collée à sa partie inférieure.
Sa fonction sera d'annuler les fissurations possibles du bois lors des nombreux retraits et emmanchements du Pied.
La partie cylindrique qui pénètre dans le sac est renforcée par un tube de cuivre de 8/10 mm.

L'ensemble est positionné / collé dans le logement de la tête, pour plus de rigidité.

USINAGE DU PORTE VENTimage002 2

La solution ci-dessous décrite est une solution parmi tant d'autres. Le Porte vent (liaison soufflet / sac) se compose :

  • d'un raccord vissé pour la traversée du sac, réalisé en synthétique, os, ivoire ou autre,

  • d'un écrou laiton avec rondelle de grand diamètre solidarisés par brasure a placer à l'intérieur du sac,

  • de deux embouts en bois, (porte clapet et emmanchement conique),

  • d'un manchon en caoutchouc ( ou tuyau plastique ) qui relie les deux embouts en bois.
    Un tube de 10/17 en laiton fileté à l'extérieur (3/8 pas du gaz) sera vissé/collé dans l'alésage prévu à cet effet.

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Par Roger Servant
Novembre 2004

2planchesDifférents bois peuvent être employés, le noyer, hêtre, frêne etc… À l’aide d’un gabarit, on découpe 3 planchettes Au 1er plan la planchette intermédiaire, à gauche planchette qui reçoit l’appui costal, à droite planchette extérieure qui reçoit l’appui du bras, au fond l’appui costal.

 

La planchette intermédiaire a été percée pour faire circuler l’air.3soufflet nu3

 

 

Le montage de la première épaisseur de cuir va servir à renforcer les charnières.

Bien que la dimension de l'épaisseur d'un cuir n'empêche pas sa porosité, celle-ci a un rôle important. En effet, un cuir trop épais empêche le soufflet de s'ouvrir librement, et lorsqu'il est trop fin, il se gonfle comme une baudruche avec un bruit de claquement.

 

3soufflet nu2Seul le cuir de chèvre, ou de la même famille (chevreuil, etc.), est assez solide pour pouvoir supporter ces différents mouvements. Ce cuir fibreux et très nerveux est utilisé principalement pour fabriquer des chaussures, ou des porte – feuilles, car il allie robustesse et souplesse.09210003

 
Lanière de cuir servant à limiter l’ouverture du soufflet


Clapet anti-retour qui sert à empêcher l'air de repartir dans le soufflet

 

Aucun autre cuir ne peut supporter une telle torture, sans jamais se couper au niveau des plis, à moins de recevoir un entretien régulier à base de graisse sur les deux faces du cuir.

 

4habillageLa plaque de laiton sert à la fabrication des deux attaches de la dragonne. Celle-ci maintient le bras au soufflet.

 

Une fois le cuir découpé, de l’huile de pied de bœuf et du sapo lui seront appliqués.soufflet 11



Lanière et ceinture seront fabriquées dans du cuir de vache.




Par Jean-Louis Claveyrole
Octobre 2003
sac 2Pour fabriquer un sac de Cabrette et un soufflet, le choix du cuir est un élément primordial. Pour que la qualité et la longévité de l'instrument soient optimum, il doit être souple et non poreux. Le sac doit pouvoir supporter plusieurs kilos de pressions quant au soufflet, outre la pression, il subit des mouvements de pliage et de dépliage incessant.

La fabrication de la cabrette nécessite des matériaux nobles, du travail bien fait, le respect des traditions. A l’aide d’un gabarit on découpe délicatement le cuir de chèvre. Il existe trois endroits possibles où l'on peut se procurer du cuir : les tanneries, les mégisseries et les peausseries.

La mégisserie est sans doute la plus adapté, car c'est là que l'on traite toutes les petites peaux. Pour préparer une peau, il faut trois semaines à un mois de travail. Il y a le tannage, le délainage et la teinture en rivière. Puis, il subit différents traitements en atelier, comme par exemple le passage dans une "luneteuse" avant d'être nourri et gonflé.

sac 6bBien que la dimension de l'épaisseur d'un cuir n'empêche pas sa porosité, celle-ci a un rôle important. En effet, un cuir trop épais empêche le soufflet de s'ouvrir librement, et lorsqu'il est trop fin, il se gonfle comme une baudruche avec un bruit de claquement. Seul le cuir de chèvre, ou de la même famille (chevreuil, etc.), est assez solide pour pouvoir supporter ces différents mouvements. Ce cuir fibreux et très nerveux est utilisé principalement pour fabriquer des chaussures, ou des porte – feuilles, car il allie robustesse et souplesse. Aucun autre cuir ne peut supporter une telle torture, sans jamais se couper au niveau des plis, à moins de recevoir un entretien régulier à base de graisse sur les deux faces du cuir. 

Le velours frappé offre un grand choix de modèle

sac 7Les cuirs qui arrivent dans les mégisseries, sont conditionnés immédiatement tout en étant encore légèrement humide. Or, le cuir dont nous avons besoin, doit être exempt d'humidité ; il devra donc passer dans une "Dérieuse" ou "Velouteuse", pour régler son épaisseur à dix centièmes puis, et c'est la partie essentielle, il subit une pigmentation qui va lui enlever sa porosité.
Le traitement s'achève par vingt grammes de teinture.
L'unité de mesure des peaux n'est pas le mètre, mais le "pied", ce qui correspond à une dimension de 33 X 33 cm.

La tête et le porte-vent avant collage

Une fois le cuir découpé, on lui applique de l’huile de pied de bœuf et du sapo.

sac 3

sac 8

 

 

Montage et vernissage de la tête et du porte vent.

 

 

sac 5

 

 

Bandelettes de cuir, ficelle, graisse, aiguilles, pince sont les outils nécessaires pour la couture.

Les bandelettes vont servir à la jonction des deux cuirs.




Par Jean-Louis Claveyrole
Octobre 2003

Le mot Cabrette vient de l'occitan "Cabra" qui veut dire chèvre.

soufflet 11Pour fabriquer un sac et un soufflet de Cabrette, le choix du cuir est un élément primordial. Pour que la qualité et la longévité de l'instrument soient optimum, il doit être souple et non poreux.
Le sac doit pouvoir supporter plusieurs kilos de pression quant au soufflet, outre la pression, il subit des mouvements de pliage et de dépliage incessant
Bien que la dimension de l'épaisseur d'un cuir n'empêche pas sa porosité, celle-ci a un rôle important. En effet, un cuir trop épais empêche le soufflet de s'ouvrir librement, et lorsqu'il est trop fin, il se gonfle comme une baudruche avec un bruit de claquement.

3soufflet nu2
Seul le cuir de chèvre, ou de la même famille (chevreuil, etc.), est assez solide pour pouvoir supporter ces différents mouvements. Ce cuir fibreux et très nerveux est utilisé principalement pour fabriquer des chaussures, ou des porte - feuilles, car il allie robustesse et souplesse. 

Aucun autre cuir ne peut supporter une telle torture, sans jamais se couper au niveau des plis, à moins de recevoir un entretien régulier à base de graisse sur les deux faces du cuir.  Il existe trois endroits possibles où l'on peut se procurer du cuir : les tanneries, les mégisseries et les peausseries. La mégisserie est sans doute la plus adapté, car c'est là que l'on traite toutes les petites peaux.

 

6cuirLE TANNAGE DU CUIR

Jusqu'en 1910, il était assuré au moyen de végétaux tels que l'écorce de chêne.
A partir de 1911, un nouveau procédé, révolutionnaire pour l'époque, est introduit : le tannage au chrome, qui permet de réduire radicalement la durée du processus à 24 heures au lieu de 9 mois.


 

peausserie 3

 

Echarleuse (enlève les chairs)

La première tâche consiste à la déshydratation de la peau brute, très putrescible, par le salage et le séchage.
Intervient ensuite le Foulon, cuve rotative remplie d'eau, dans lequel on trempe les peaux pour les réhydrater.

 

peausserie 1

Foulon de tannage

Rinçage, déchaulage, confitage, picketage, tannage, la peau est maintenant imprutréscible.
D'autres opérations se succèdent épilage, pelenage, écharnage jusqu'à l'étape clé, le tannage, qui se décline en plusieurs opérations jusqu'à l'introduction du chrome. Vingt-quatre heures après, la peau est tannée. Elle est ensuite essorée et triée suivant la qualité de sa fleur (coté de la peau qui portait les poils).
 
 

La refendeuse, sorte de scie, entre alors en jeu et sépare la peau en deux : d'une part, le coté fleur (futur cuir), et de l'autre, le coté chair (futur croûte de cuir). 

peausserie 2La défrayeuse permet d'égaliser l'épaisseur du cuir l'épaisseur du cuir avec plus de précision.

On procède ensuite à la teinture de la peau, puis à l'essorage et au séchage, avant que la peau ne passe au palisson, au ponçage, à la table de contrôle et au finissage. Plus fine que celle du bouc la peau de chèvre est crissante, résistante de grain large.

Après le tannage et finissage certaines peaux de chèvres sont dénommées, Madras (grain fin) c'est celle que l'on va se servir pour la fabrication des Cabrettes, Chagrin (peau forte dont le grain est mis en évidence) Maroquin, terme dérivé du Maroc indique à l'origine des peaux de chèvres tannées au sumac, à la noix de galles, souvent grainées en couleur coté fleur. 

peausserie 4

Pour préparer une peau, il faut trois semaines à un mois de travail. On L'épaisseur du cuir utilisé pour le sac et le soufflet est de 12 à 15/100ème. 

L'unité de mesure des peaux n'est pas le mètre, mais le "pied", ce qui correspond à une dimension de 33 X 33 cm.
Il faut indiqué qu'après le découpage de la poche celle-ci va subir un traitement à base d'huile de pied de bœuf pour nourrir et assouplir le cuir puis de la graisse Sapo un classique pour l'entretien des cuirs.


Par Jean-Louis Claveyrole
Janvier 2006

Le choix du bois influe sur le timbre de l'instrument.

buisLe Buis 
(Buxus sempervirens) :
Petit arbre ou arbrisseau, qui atteint une hauteur de 5 m, parfois 9 m. De couleur jaune clair, le coeur et l’aubier ne sont pas distincts. Chez les arbres de taille plus grande, le coeur est souvent plus foncé, de couleur grise. Fibres droites ou irrégulières, texture très fine et homogène. 
Des précautions sont nécessaires au séchage, qui doit s’effectuer à l’abri du soleil, de préférence dans l’obscurité. Les grandes grumes doivent ètre refendues de manière à réduire la tension au séchage. Usinage aisé, tournage très facile. Très adapté pour la sculpture. 


bodoLe Bodo
(Detarium senegalense) :
Arbre de grande taille pouvant atteindre 45 à 50 m et 1,5 m de diamètre.Le bois de coeur est orange / marron avec de larges bandes marron foncé. L’aubier est marron pâle et large. Texture fine et régulière. Un bois agréable. Usinage aisé, tournage facile, bonne finition.



ebène afriqueL’Ebène Africain
(Diospyros crassiflora) :
Petit arbre de 15 à 18 m, 60cm de diamètre. Le coeur est noir mais bon nombre de ces arbres ont un bois plus clair, avec des petites taches ou des veines grises ou brun foncé. L’aubier large est brun pâle ou blanc grisâtre. Fibres droites ou légèrement croisées, texture très fine et homogène. Sèche bien en petites sections, tendance à se fendre en section épaisse. Usinage satisfaisant , tournage facile. Très utilisé en sculpture et en marqueterie et placage.



ebeneL’Ebène d'Asie
(Diospyros discolor) :
L’arbre peut atteindre une hauteur de 20 m et 60cm de diamètre. Le bois de coeur est noir avec des traits de gris, donnant un très grand contraste à l’apparence. L’aubier peut ètre large de 200 mm. Ce bois est prédisposé au travail haut de gamme dans l’ébénisterie, la menuiserie et le tournage. Finition et polissage de très grande qualité.

 

amouretteL'Amourette
(Brosimum aubletti) :
Petit arbre de 24 m, 30 à 60 cm de diamètre. Le fût est dépourvu de branches jusqu’à 12 m. Extrèmement rare. Le coeur ressemble à de la peau de serpent, ou porte des taches comme celles de la peau de léopard. Bois de couleur brun/roux aux stries noires perpendiculaires aux fibres. L’aubier blanc cassé est enlevé à l’abattage. 
Fibres droites, texture très fine. Séchage difficile, tendance à fissurer en surface et au gauchissement. Très dur et très dense, ce bois émousse très rapidement les outils. Usinage et tournage satisfaisants. Utilisé en marqueterie et pour les archers de violon. 


cocoboloLe Cocobolo
(Dalbergia retusa) :
Arbre de 20 à 30 m au fût cannelé, 50 cm de diamètre. Le bois aux jolies rayures jaunes, oranges et noires, est ede couleur orange vif à rouge foncé devenant plus intense après exposition à la lumière. 
Fibres irrégulières et variables, texture fine. Séchage lent pour éviter fissures et fentes en surface. Très stable une fois sec. Tournage facile. 

 


violetteLe Bois de Violette
(Dalbergia cearensis) :
Petit arbre dont le diamètre dépasse rarement 25 cm. Le bois de coeur brun violacé est marqué de stries jaunes, violettes et noires. L’aubier est blanc grisâtre ou jaune.  
Cette Fibres droites, texture fine dense et homogène. Séchage rapide avec une légère tendance au fissures en surface. Usinage et tournage satisfaisants.

 

OU TROUVER LE BOIS

Certains facteurs arpentent les bois du bord du Lot, pour couper le buis, le débiter en carrés de 50 cm de longueur et le faire sécher avant de l’usiner. D’autres, achètent des planches ou des troncs, en buis du Brésil, en ébène d’Afrique, ou en fruitier de France, déjà secs et le débitent en carrés prêts à tourner.
Ceux qui n’ont pas la possibilité de courir les bois, transporter des éléments encombrants et les débiter opteront pour une solution existe plus onéreuse, mais offrant plus de choix. Il est relativement simple de trouver une large gamme de bois débités et préparés spécifiquement pour les tourneurs.
Plusieurs revendeurs offrent la possibilité de se procurer ces essences qui poussent dans les Pays exotiques. D’autant que pour la fabrication des Pieds de Cabrette, il n’est pas nécessaire d’avoir un large échantillonnage de tailles différentes. Il suffit de deux sections et de trois ou quatre longueurs.
Des catalogues existent, les commandes peuvent se faire par courriers, fax, ou internet. Certains fournisseurs vont même jusqu’à proposer des échantillons en lots de plusieurs essences.
Les bois durs ont l’avantage d’offrir un excellent état de surface obtenu à l’aide de laine d’acier de plus en plus fine, suivi d’un passage au feutre à vitesse élevée. Aucun traitement n’est nécessaire pour une excellente finition.

LE TRAVAIL DU BOIS

bois 3Le bois est un matériau naturel utilisé depuis des millénaires. A l’état brut, la partie centrale appelée « cœur » est entourée d’une couche de bois tendre, appelée "aubier", elle même protégée par une membrane protectrice imperméable appelée “écorce”. Chaque essence de bois se caractérise par des propriétés physiques et mécaniques spécifiques: dureté, densité, humidité.
Pour être utilisable, le bois est préparé, équarri, grossièrement découpé puis débité en planches pour être séché. Les cernes concentriques se forment au rythme des saisons. La croissance du tronc étant la plus forte au printemps, il en résulte la formation de cellules de grande taille aux contours clairs. Pendant l’été et l’automne, la croissance se ralentit et entraîne la diminution de la taille des cellules, elles s’épaississent, se durcissent et deviennent alors plus sombres.

L’organisation variable des cellules du bois et leur répartition en couches concentriques présagent de sa déformation, ainsi que de son retrait. Celui-ci se produit lors d’un degré d’humidité différent entre l’air et le bois. Lorsque l’air est plus humide que le bois, celui-ci absorbe de l’eau et a tendance à se gonfler, le bois "travaille".

Le bois est choisi en fonction de son utilité et de sa finalité, mais également pour son esthétique. La beauté naturelle du bois peut mètre judicieusement utilisée. La longueur des pièces se mesure dans le sens des fibres, le bois présente ainsi une meilleure résistance.

En conséquences, elles seront toujours coupées ainsi. La madrure dépend de la croissance du bois. Elle varie selon que la pièce provient du cœur ou de l’aubier. Le bois brille lorsque la lumière réfléchit sur la tranche des fibres. Afin de déterminer si une pièce de bois est utilisable, il faut vérifier si elle est capable de résister aux contraintes prévisibles. En général les bois durs ont une bonne résistance mécanique et supportent plus facilement les fortes contraintes et les fortes charges. Le bois est une matière qui réagit à l’humidité. Il absorbe et perd de l’eau. Ce phénomène génère toujours quelques difficultés qu’il faut prendre en compte afin d’éviter la retrait du bois. Le taux d’humidité d’une pièce que l’on travaille est un facteur à surveiller.
Le choix, le stockage et l’entreposage du bois doit se faire dans de bonnes conditions. Le bois ne commence à se rétracter en séchant que lorsque l’eau, prisonnière des cellules, s’est évaporée. 
Cette évaporation s’effectue très lentement, elle se produit plus rapidement à la périphérie du bois qu’à l’intérieur. Le séchage est d’autant plus rapide que l’air ambiant est sec. Le bois ne se rétracte pas de façon homogène mais de 10% dans le sens des cernes et de 5% dans le sens des rayons. 

Les essences Africaines ou exotiques ne se rétractent que très peu. Le retrait du bois ne modifie pas seulement son volume, mais aussi sa forme. La coupe de bois a tendance à se vriller lorsque le côté du cœur se creuse. La déformation est moindre lorsqu’une croissance régulière fait apparaître des cernes équidistantes et perpendiculaires à la largeur de la coupe.

L'AFFUTAGE

Un outil bien affûté et possédant un angle de coupe adapté, permet l’obtention aisée de copeaux longs et réguliers. Trop de coupe provoque la pénétration de l’outil, pas assez de coupe entraîne l’échauffement et la fissuration.

Affûter, c’est reconstituer le tranchant d’un outil coupant qui est usé, émoussé ou ébréché.L’affûtage doit se faire sur une meule à grain fin à faible vitesse de rotation, ou mieux sur une meule à eau.

Les outils neufs sont dotés d’un tranchant réalisé selon un angle recommandé. Préservez cet angle lors des affûtages.
Après l’affûtage sur la meule, morfiler la pointe avec une pierre à huile.L’outil peut mètre poli au moyen d’un Cuir à aiguiser ou d’un brunissoir.

Pour les travaux de tournage, il faut choisir du bois à structure compacte, la madrure joue un rôle majeur, elle doit mètre forte afin de donner un caractère prononcé aux pièces réalisées, le bois étant plus dur, il facilitera le travail de surface et permettra l’obtention d’un aspect harmonieux. 

Le bois de tournage doit mètre de bonne qualité, il doit être exempt de fentes, fissures et nœuds.
Au cours des usinages, prendre soin de conserver de la poudre de bois pour chacune des essences utilisées. Cette poudre mélangée à de la résine permettra le bouchage d’un trou de ver, d’un défaut de nœud ou d’une fissure. Trois défauts qui peuvent survenir au cours du travail d’un bois paraissant sain.

L'OUTILLAGE DU TOURNEUR

gougesLe tour requiert naturellement un outillage complet de tourneur. Les outils seront robustes et fabriqués dans un acier rapide de qualité. La longévité est accrue par une conservation précautionneuse de l’outillage. Les outils non utilisés pendant une période prolongée doivent être essuyés à l’aide d’un chiffon huileux. Le rangement doit mètre réalisé avec soin dans un coffret ou une house en tissus afin d’éviter les chocs.
Les gouges à dégrossir :
Elles sont utilisées pour retirer une couche de matière sur une grande surface.Elles seront pour cela parfaitement affûtées.La surface obtenue n’est pas la surface de finition.
Les gouges à profiler :

Elles sont utilisées pour tourner une pièce à section carrée. D’une grande robustesse, elles permettent d’ôter une couche importante de matériau.
Les gouges à creuser :

Elles sont plus fines que les précédentes, elles permettent le tournage des formes concaves et convexes.
Les gouges grain d'orge :

Elles permettent la réalisation de rainures, servant au contrôle des diamètres ou au tronçonnage d’une pièce finie.
Les planes :
Elles sont ovales, droites ou obliques.Elles sont utilisées pour la finition des parties droites ou convexes.
Les ciseaux à racler :

Taillés à la demande, ils permettent la réalisation de formes ou de dessins particuliers.


Par Roger Servant
Novembre 2004
Son histoire de 1956 à nos jours...

banquet 1958Entre 1942 et 1956, quand on voulait apprendre à jouer de la Cabrette, on se posait deux questions : où trouver un instrument ? Où trouver un professeur ? Seulement voilà, il n'y a pas de professeur et il est difficile, sinon impossible, de se procurer une Cabrette ; la plupart des grands fabricants (Dufayet, Costeroste, Amadieu...) ont disparu et peu d'artisans en confectionnent. Le dernier facteur connu est Dufayet. Il arrête la fabrication en 1938 et décède en 1939.
En 1943, Joseph Lagaly est le seul Cabrettaïre qui accepte d'enseigner la Cabrette (Pierre Ladonne est prisonnier de guerre) Il apprend la Cabrette à quelques apprentis comme : Jacques Berthier, Georges Soule, Maurice Pradeyrol, et quelque fois Marcel Marginier.
En 1946, la "Société Amicale des Cabrettaïres, des Viellistes et Accordéonistes du Massif Central" créée en 1923 par Martin Cayla recense quarante trois Cabrettaïres. En 1956, elle n'existe plus guère que par son "annuaire"…
En 1948, Yvonne Franques monte à Paris avec sa Cabrette et apprend la Cabrette avec Henri Chaliès au côté de Jo Ayrignac. Yvonne est la première dame à jouer de la Cabrette.
La Cabrette est dans l'impasse, c'est le déclin… Pour la sortir de l'ornière dans laquelle elle est tombée, Jacques Berthier a l'idée de créer une amicale de Cabrettaïres. Il en fait part à Marcel Marginier, Roger Aldebert, Christian Boissonnade, Jean-Louis Fournier, Georges Soule, Jo Ayrignac et fait passer une annonce dans l'Auvergnat de Paris. Ils font leur première réunion à la brasserie Henri IV chez M. Maragonis où ils voient apparaître Claude Séguret, René Rouquet, François Hugon et quelques autres qui désiraient apprendre à jouer.
Berthier image011La première réunion a lieu chez Jacques Berthier. Deux mois plus tard, la réunion constitutive se déroule à la "Brasserie Henri IV". Entre temps, Marcel Laval, Jean Levoltry, Maurice Pradeyrol, et Gilbert Murat les ont rejoint. Marcel Laval est commissaire de police, Jean Levoltry est l'accordéoniste des Corrèziens de Paris. Gilbert Murat, élève de Roger Aldebert, est danseur au "Folklore". "Le Folklore" est une association qui regroupe des danseurs, leur président est M. Gatagap. La plupart sont des rémouleurs et des blanchisseurs originaires du Lot.

Le 23 avril 1956, l'association "Cabrettes et Cabrettaïres" est créée.

Jacques Berthier en est le président, Marcel Laval le Vice-Président. Leur dessein commun est d'oeuvrer pour la sauvegarde et l'illustration de notre précieux patrimoine instrumental, former de jeunes musiciens et relancer la fabrication de la Cabrette. Ils ne veulent surtout pas être une association musicale ou folklorique car Il est important que Cabrettes et Cabrettaïres, ne soit pas en concurrence avec la "Société Amicale des Cabrettaïres, des Viellistes et Accordéonistes du Massif Central" dont Henri Chaliès est le secrétaire et Marcel Bernard le président. D'ailleurs, ils ont pu compter sur leur soutien inconditionnel puisque jusqu' ils ont toujours assisté aux banquets. Marcel Bernard a participé au jury des concours de Cabrettes et Jean Bonal a été président d'honneur de l'association.
En juin 1956, Louis Bonnet, Président de la Ligue auvergnate et du Massif Central, propose à Jacques Berthier, d'adhérer à la Ligue Auvergnate et du Massif central, offre qu'il décline; indépendance d'abord! Ce qui n'empêche pas Louis Bonnet d'annoncées gratuitement en première page de "l'Auvergnat de Paris" les réunions hebdomadaires du vendredi. Il souhaite également que le président soit invité aux déjeuners mensuels de la Ligue, et que "Cabrettes et Cabrettaïres" participe à l'orchestre de la "Nuit Arverne" dirigé alors par Joseph Aygueperse. 
Les premiers banquets de la société sont présidés par Louis Bonnet ou sa maman.

image015Le Docteur Joseph Ayrignac, Président de "La Solidarité Aveyronnaise", proposa aussi à l'association d'adhérer à la Solidarité, offre également déclinée. Ce qui n'empêcha pas la Solidarité d'organiser trois matinées dansantes, trois ans de suite, salle Danton. S'il y avait un déficit, il était pour la Solidarité, mais s'il y avait un bénéfice, et ce fut toujours le cas, il était intégralement pour l'association. 
Monsieur Jean Chantegrelet, Président de la Nasbinalaise, instigateur du concours de bourrées, organise deux ou trois matinées dansantes dont le profit revient également à l'association. C'est grâce au soutien de ces deux membres bienfaiteurs, le Docteur Joseph Ayrignac et Monsieur Jean Chantegrelet que Cabrettes et Cabrettaïres a commencé à acheter du matériel chez Martin Cayla et donné quelques subventions à François Hugon et René Rouquet pour la fabrication de la Cabrette.
Les premières réunions pour jouer ont eu lieu au "Bal des Familles" rue de Lappe, puis au bout d'un an, aux "Barreaux Verts " chez M. Darde et enfin à "La Galoche d'Aurillac", un petit restaurant tenu par la famille Bonnet.
image017"La Galoche d'Aurillac" devient le siège social de l'association et le siège de l'école de Cabrette sous la direction de Georges Soule. Pendant vingt cinq ans, les membres de l'Association se retrouvent tous les vendredis pour partager leur répertoire. "La Galoche d'Aurillac" est l'antre de la colonie et de la musique auvergnate à Paris.
Pour assurer sa mission, l'association se structure : François Hugon est chargé de la fabrication des sacs et des soufflets, René Rouquet de la réalisation des pieds et des anches. Georges Soule assure l'enseignement. Le premier Banquet a lieu le 12 janvier 1957 à 13 heures, à "La maison des journalistes", 35 rue du Louvre dans le 1er arrondissement sous la présidence de Louis Bonnet, Président de la Ligue auvergnate et du Massif Central.
Marcel et Albert Marginier qui, depuis 1957, effectuent de nombreuses études et relevés, produisent leur premier pied en 1962. La qualité de fabrication, la justesse et la sonorité de leurs pieds, en font encore aujourd'hui, l'un des facteurs les plus fameux.
En 1961, Georges Soule, appelé familièrement "Jojo", préside aux destinées de l'Association. Il consacre 18 ans de sa vie à l'enseignement et à la promotion de la Cabrette à Paris comme en Province. Tous les responsables et animateurs d'Amicales lui doivent beaucoup. Aujourd'hui nombreux sont ceux qui se réfèrent à son école et à son enseignement. Tous les jours, sa Cabrette dans sa serviette, "Jojo" s'en va de Paris à Rueil, de Clamart à Créteil, donner à ses élèves l'heure de leçon hebdomadaire gratuite ; quatre ou cinq par jour, une quinzaine par semaine. A domicile. Qui aujourd'hui peut se vanter d'en faire autant ? En tout, il a formé quatre vingt quatre élèves dont Louis Rispal.

image021Il organise le premier concours National de Cabrette en 1961. Il comporte deux catégories : la catégorie débutants et la catégorie confirmé. Le nombre de candidats est de plus en plus important aussi, il crée la récompense "Médaille d'Or" en 1967. Depuis, année après année, le niveau ne cesse d'augmenter, aussi bien dans la qualité des interprétations que dans le choix des morceaux.
Le samedi 28 septembre 1968, le banquet des Cabrettes qui ouvre le grand défilé des banquets amicalistes de la région parisienne, réunit plus d'une centaine de convives. Jojo rassemble autour de lui des vedettes prestigieuses de la Cabrette, de la vielle, et de l'accordéon : Marcel Bernard, Jean Ségurel, Adolphe Deprince, René Remise. Melle Françoise Thoumieux est Pastourelle de la Ligue et Henri Chaliès reçoit ce jour là la médaille du Mérite Amicaliste.
En 1970, il crée une section accordéon animé par Pierre Roux. René Joly lui succédera en 1973. Cette année là, Jean Marginier, frère d'Albert et de Marcel, contribue aux desseins de l'association en se chargeant de la fabrication des sacs et des soufflets puis des anches.

Bien entendu, selon la tradition, tout est fait main. L'excellence de la fabrication en fait encore aujourd'hui une référence.
En 1971, Georges Soule, crée le Stage de Cabrette de Saint Flour. Dès lors, il y a un renouveau, un intérêt grandissant pour cet instrument, à une époque où les guitares électriques prennent le pas sur les instruments traditionnels. Cette même année, Louis Bonnet Président de la Ligue auvergnate et du Massif Central lui propose d'adhérer à la confédération ; la motion est rejetée à l'unanimité par les membres du bureau.
image019En 1976, parallèlement au stage de vielle qui existe depuis 1969 sous la direction de Gaston Remise, G. Soule dirige le premier stage de Cabrette de Confolens.
Le samedi 24 janvier 1976, accompagné de Louis Bonnet, du secrétaire général de la Ligue Auvergnate et de quatorze pastourelles, il a le privilège d'offrir une Cabrette de facture Marginier à Monsieur Valéry Giscard d'Estaing Président de la République Française pour son cinquantième anniversaire.
Georges Soule décède en 1979. C'est son plus proche collaborateur Marcel Marginier qui lui succède.
Marcel Marginier est avec ses frères l'un des plus anciens et des plus fameux facteurs de Cabrette du 20e siècle. Ils font partie de la grande lignée des fabricants. Leurs instruments sont très connus et très appréciés.
Lorsque Jojo décède en 1979, il est depuis trois ans président de Cabrettes et Cabrettaïres et Président de la Bourrée de Paris. Présidence qu'il assume après le décès de M. Costes. A cette époque et depuis sa création, la Bourrée de Paris est filiale de la Ligue Auvergnate et du Massif Central. Louis Bonnet qui s'est vue refuser deux fois la filiation de Cabrettes et Cabrettaïres, reformule la demande. Marcel Marginier refuse l'affiliation mais accepte que la société adhère à la ligue Auvergnate et du Massif Central.
En effet, à cette époque, l'association voit apparaître l'émergence des musiciens routiniers et elle pense que le fait d'avoir un organisme de tutelle pourrait l'aider, si besoin est, à conserver son indépendance, son unité, sa vocation et sa philosophie. Louis Bonnet Président de la Ligue Auvergnate et du Massif Central, lors du Comité Directeur accueille favorablement la demande. Le 11 octobre 1979 l'association adhère à "Ligue Auvergnate et du Massif Central". En 1980, l'association participe à la "Rencontre des Ménestriers" à Saint Chartier dans l'Indre. Marcel Marginier réalise l'exploit de faire jouer dix huit Cabrettes à l'unisson. La presse locale en fera l'écho d'une première mondiale !
Sa passion pour la Cabrette, le pousse à faire évoluer l'instrument dans l'interprétation des morceaux. Il demande à René Joly de réaliser des arrangements à plusieurs voies afin de pouvoir les jouer à plusieurs Cabrettes. Le résultat est étonnant et confirme que la Cabrette est un instrument de musique à part entière. Marcel Marginier quitte l'association en février 1984 et décèdera en novembre 1985. La présidence est confiée à Guy Letur. Guy Letur est l'un des plus fidèles "piliers" des réunions du vendredi soir à "La Galoche d'Aurillac". Il est membre de l'association depuis 1959 et intègre le bureau en 1961. Il excelle aussi bien à l'accordéon qu'à la Cabrette. 
G LeturCabrettaïre de talent, c'est à seize ans qu'il prend ses premières leçons avec Georges Soule. Il obtient le 1er prix avec médaille d'argent de la catégorie "Confirmés" auConcours de Paris en 1967. En 1985, sous son impulsion, l'association "Cabrettes et Cabrettaïres" devient filiale de la "Ligue Auvergnate et du Massif Central" dont Raymond Trébuchon vient d'être élu Président. Avec Guy Letur l'amicale prend un nouvel essor, plus jeune et plus dynamique que ses prédécesseurs, il n'hésite pas à multiplier les manifestations, en attirant les plus jeune. Son enthousiasme est communicatif et crée une émulation favorable à l'évolution et aux progrès de la Cabrette. Les activités de l'Association s'affinent et s'étoffent. Celles-ci permettent d'assurer l'enseignement de la Cabrette, de l'Accordéon, et de la Vielle par des cours bimensuels.

Plus structurés, les cours sont individuels pour un meilleur apprentissage de la technique instrumentale. Ils répondent à une demande d'enseignement couvrant un large champ pédagogique, s'étendant des enseignements initiaux au perfectionnement, à la découverte des sonorités et des techniques de nos Maîtres, mais aussi l'interprétation contemporaine de l'instrument. L'association met gratuitement à disposition des nouveaux élèves un instrument qui leur permet de suivre les cours sans avoir à investir immédiatement dans l'achat d'un instrument.
Le stage de Cabrette de Saint Flour perdure et prend un essor considérable. Il accueille plus de quatre vingt participants durant une semaine en pension complète. Il y intègre l'enseignement de la Vielle et de l'Accordéon. Il est accessible à tous les niveaux.
Guy Letur crée les "Veillées Cabrettes" qu'il organise tous les deux mois. Ces veillées permettent d'écouter de jeunes talents et de danser la bourrée. La soirée se termine autour des produits de "La Galoche d'Aurillac" que l'on déguste avec son "Laguiole" sans oublier le verre de l'amitié. Le Concours National de Cabrette de Paris, organisé tous les trois ans prend un nouvel envol ; avec le soutien de la "Ligue Auvergnate et du Massif Central", il réunit plus de soixante candidats venus de tous horizons et de tous âges. 
En 1993, il crée les "Baladins de l'Auvergne" avec lesquels il sillonne l'Auvergne jusqu'au Casino de Paris. Partout où les Baladin se produisent, c'est un franc succès ; les salles sont combles. En 1996, il relance les soirées où les musiciens se retrouvent pour partager leur répertoire à "La Guinguette Auvergnate" chez Jean-Pierre Vic à Villeneuve Saint Georges. Ces rencontres ont lieu tous les premiers vendredis de chaque mois. Cette même année, sous son impulsion, l'association publie un livre "Comment fabriquer sa Cabrette". En effet, pour que les générations futures ne vivent pas en spectateurs les temps qui viennent, il demande aux facteurs de Cabrette d'écrire leur savoir dans l'histoire. Cet ouvrage de vulgarisation n'a pas la prétention d'enseigner mais plutôt de conseiller. Le lecteur y trouve les éléments nécessaires à la compréhension et à l'utilité des différents ensembles constitutifs d'une Cabrette et les indications précieuses, utiles et indispensables au "bricoleur" ou au "professionnel" désirant se lancer dans la fabrication de la Cabrette.
laroussinie victorEn mai 1997, il organise un stage de Cabrette, d'Accordéon, et de Vielle en région parisienne. Aménagé sur un week-end en pension complète, il rassemble une quarantaine de participants.
C'est le 14 août 1998, que naît la première fête de la musique auvergnate à Pierrefort. Guy Letur veut rassembler et créer un lien d'amitié entre les musiciens de Paris et ceux du pays. C'est un vrai succès ; il réunit sur scène plus de cent vingt musiciens ! Quatre cent cinquante convives assistent au banquet. Guy Letur participe activement aux réunions de la Commission du folklore et du Comité de la Ligue Auvergnate et du Massif Central. Le Banquet annuel connaît un succès grandissant.

Au cours de l'assemblée générale du 3 mars 2006, Guy Letur Guy Letur confirme sa décision de remettre son mandat de Président et du bureau après 22 années d'un dévouement sans faille.

C'est Victor Laroussinie qui est élu à bulletin secret, à l'unanimité moins une voix, par les membres du bureau. Agé de 45 ans, Victor Laroussinie est membre de l'association depuis 1973, année où il commence à apprendre à jouer de la Cabrette sous la direction de Georges Soule. Avec Victor Laroussinie, l’association prend encore une nouvelle dimension et ouvre de nouvelles perspectives pour le développement des activités liées à son histoire et au développement de notre musique traditionnelle et de notre tradition du folklore auvergnat.

En effet, Victor Laroussinie qui crois en la coopération et aux synergies qui existent entre les différentes composantes du milieu associatif, souhaite jouer un rôle moteur en élargissant son champ d’action et en coopérant avec d’autres associations par le biais de nombreux évènements, rencontres ou projets à Paris ou au pays.

Concernant le cœur des activités de l'association : l'enseignement, il crée les rencontres musicales du jeudi pour les personnes qui sont sorties de la vie active. Cette activité en marge des cours bimensuel offre l'occasion de mettre en pratique et de partager dans une démarche collective les acquis et du répertoire. Dans le même esprit, il remet au goût du jour les veillées du vendredi soir à "La Galoche d'Aurillac". Elles se déplaceront au fil du temps dans plusieurs établissements de nos compatriotes parisiens.

Il écrit une méthode pour apprendre à jouer de la Cabrette, éditée en DO et FA majeur et il crée une base de données où il retranscrit et enregistre plus de 500 partitions de notre musique traditionnelle auvergnate qu'il met en libre-service sur le site Internet de l'association.

Il crée trois nouveaux stages, à chaque saison son stage : le printemps à Lacalm dans l'Aveyron, l'été à St Flour dans le Cantal, l'automne à Mende en Lozère et l'hiver à Paris. Il pérennise le stage de St Flour en se rapprochant de la mairie de St Flour et de l'institution St Joseph et créé deux nouvelles classes en intégrant l'apprentissage de l'accordéon diatonique et du violon.

Enfin, il réalise un travail de fond important avec les deux groupes d'enfants "Pastres et Pastretos" et "Lou Baïlero" qui permet à vingt-trois enfants de venir grossir les rangs de l'école de musique traditionnelle de Cabrettes et Cabrettaïres.

L'autre activité prépondérante de l'association est la fabrication de la Cabrette. Afin, de garantir sa pérennité, un mémoire sur la fabrication de la Cabrette réalisé par Roger Servant est édité. En parallèle, il rédige une méthode sur la fabrication des anches et crée un atelier de réglage et de fabrication d'anches dans chacun des stages proposés. Victor Laroussinie prend conscience de l'importance de la communication et de ses différents modes. Il crée le site Internet de l'association, une lettre d'information et une page Facebook. Il crée la Gazette du Cabrettaïres, une revue biannuelle qui retrace la vie de l'association et crée une brochure qui présente l'association, ses services et son offre commerciale. Au-cours de ses 10 ans de mandat à la tête de l'association, les activités s'étoffent : il enregistre quatre CD, 61 musiciens participent à ces enregistrements. Il crée les "WEC", les week-ends qui allient sport et musique, organise les veillées "aligot-cabrette" à Paris et organise des concerts tous les ans ouverts à tous les musiciens qu'ils soient du pays ou de Paris. En coopération avec la Fédération des Amicales du Cantal, la Bourrée de Paris et Pastres et Pastretos, il réunit plus d'un millier de personne à l'Eglise St Roch. Enfin, il crée un "stand exposition" avec lequel l'association peut participer à des événements culturels ou à des manifestations. Il expose autour de quatre thèmes : la facture, l'enseignement, les activités et l'histoire de l'association et de la Cabrette. Parallèlement, le rayonnement et l'influence de l'association se propage au-delà du cadre local et régional.

L'association est reconnue d'Intérêt Général le 26 août 2010. Victor rédige un dossier d'inscription de la Cabrette sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de la France et de l'UNESCO.

Le 7 juillet 2018, par décision du ministère de la Culture, la pratique de la cabrette, ou musette, a été incluse à l'Inventaire national du Patrimoine culturel immatériel de la France.

Enfin, la bonne santé financière de l'association lui permet de proposer les stages, les banquets et les veillées à prix coûtant. Les cours de Cabrette restent gratuits comme depuis la création de l'association. Au cours de l'assemblée générale du 29 janvier 2016, Victor Laroussinie remet son mandat de Président et du conseil d'administration après 10 années de dévouement à Cabrettes et Cabrettaïres.

Aujourd'hui l'association Cabrettes et Cabrettaïres, sous la direction d'Olivier Rouvellat, comprend trois cent sociétaires et enseigne la Cabrette à une quarantaine d'élèves. La fabrication des pieds de Cabrette, sacs, soufflets et anches est assurée par Roger Servant, Jean-Louis Claveyrole et Victor Laroussinie.

L'œuvre de "Cabrettes et Cabrettaïres" est comparable à un iceberg dont on ne voit qu'une faible partie lors des manifestations culturelles. On peut dire, sans exagérer et dans la plus grande étendue du terme, que l'association "Cabrettes et Cabrettaïres" est l'unique conservatoire de la Cabrette dans le monde.

La Ligue Auvergnate et du Massif-Central est une confédération internationale des associations originaires du Massif-Central créée en 1886. Elle a été fondée par Louis Bonnet pour défendre et unir les Auvergnats de Paris. Contact mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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