Devant une salle comble et conquise, les artistes ont offert bien plus qu’une simple rétrospective folklorique. Intitulé «100 de passion et de transmission », ce spectacle anniversaire a brillamment mêlé tradition et modernité. À travers danses, musiques et tableaux vivants, la troupe a retracé son histoire, tout en ouvrant des fenêtres sur l’avenir : une vision jeune et engagée de ce qui façonne notre culture populaire aujourd’hui. BRAVO les artistes !
En cette fin de printemps radieuse, ce vendredi 13 juin 2025, la foule affluait devant l'élégant et mythique théâtre Édouard VII, joyau de la Belle Époque niché entre Madeleine et Opéra.
Dès l’entrée, sur la place piétonne, l’atmosphère s’animait grâce à une aubade entraînante offerte par les musiciens de la Bourrée de Paris témoignant de la vitalité toujours renouvelée de nos traditions.
Dans la salle, on s’affairait déjà et chacun trouvait sa place parmi les 700 places du théâtre qui furent, toutes occupées pour l’occasion. Autour de nos 5 pastourelles 2025 parées de leurs beaux costumes, les membres de l’équipe de la Ligue Auvergnate étaient présents. Ils retrouvaient des représentants de notre mouvement, de nombreux folkloristes venus de tous horizons, des passionnés de nos traditions, d’anciens du groupe bien sûr et des amis accourus des quatre coins de France. Tous acquis à la cause, ils tenaient à saluer par leur présence l’idée même de l’évènement, à encourager le travail important de ces nombreux jeunes et, bien sûr, profiter d’un spectacle plein de promesses.
Bientôt, les « 3 coups » annonçant le début du spectacle mirent en ébullition cette salle impatiente. Des chants et des danses, parfaitement orchestrées et, pendant près de 3 heures, les spectateurs furent éblouis et heureux d’assister à ce qui fut, incontestablement, une très belle soirée.
Grâce à deux narrateurs, Thierry BORREL, vice-président de notre confédération et président d’honneur de la Bourrée de Paris et Rose, sa petite fille, le spectateur fut conduit, de façon ludique et instructive à travers un fil rouge composé de tableaux successifs, illustrés de diapositives empruntent de souvenirs. Ce voyage visuel et émotionnel retraçait l’histoire du groupe folklorique.
C’est 1925, sous l'impulsion de Louis BONNET (2ème du nom), Joseph CANTELOUBE et Camille GANDILHON GENS-D’ARMES, que la Ligue Auvergnate fait part de son intention de créer une Chorale et un Orphéon.
La nouvelle, accueillie avec enthousiasme, inspira des compatriotes à suggérer la création d'un groupe de danseurs et danseuses "qui remettraient en honneur les danses anciennes du pays natal." Ainsi, au Tambour de la Bastille, le 27 octobre 1925, naît la seconde filiale de la Ligue : la société artistique du Massif-central "La Bourrée" fondée sous la houlette des frères OUSTRY : Olivier et Denis.
Devenue en 1951 "La Bourrée de Paris", cette association a su, tout au long de son histoire centenaire, conserver une place particulière dans la préservation et la transmission de la culture auvergnate à Paris. Elle a cheminé fidèlement aux côtés de notre confédération entretenant également des liens d’amitié avec les nombreux groupes folkloriques, créés depuis.
Ce fil rouge, si justement pensé – celui d’un grand-père transmettant à sa petite-fille – soutenu de projections visuelles et de témoignages sonores a tissé un récit vivant et fédérateur. Il permit d’aborder les sujets avec rythme et diversité, et a accompagné les prouesses et les talents des danseurs et danseuses de la Bourrée de Paris. Une évolution où se sont enchaînées des séquences inspirées autant par les danses ancestrales que par des influences contemporaines, dans un travail de chorégraphie et de mise en scène finement orchestré par le maître de danses Antonin CAZALS, accompagné de Clara BORREL.
Sous les projecteurs du théâtre, les costumes qu’ils soient paysans, bourbonnais ou traditionnels bourgeois ont brillé de mille feux. Mêlant pièces authentiques et reproductions fidèles des habits d’autrefois, saluons leurs présentations impeccables, magnifiées par les pas bien rythmés des bourrées et les sourires éclatants de tous les danseurs et danseuses.
La chorale, quant ’à elle, trouvait dans cet écrin théâtral un lieu d’expression privilégié. Sous la direction de Philippe MALIDIN et d’Isabelle DAVESNE, les 4 pupitres, portés par de formidables solistes, ont offert un répertoire riche, mêlant chants en français en l’honneur de nos régions à l’émotion des chants traditionnels en langue d’oc.
Dans un esprit d’ouverture, de valorisation et de transmission, ce spectacle a également fait place à des moments plus inédits qui l'ont rendu encore un peu plus mémorable.
C'est ainsi qu'un charmant spectacle, donné par les enfants de plusieurs groupes folkloriques invités, représentant la relève du folklore a ouvert cette soirée exceptionnelle.
Malgré ses cent ans, notre filiale a su faire preuve d'humour et modernité notamment à travers un clin d’œil à sa participation remarquée aux Jeux Olympiques un an plus tôt ou encore par des chorégraphies féminines rendant hommage aux « Andrews Girls » de l’Après-Guerre ou aux années 80, toutes en paillettes.
Un hommage fut également rendu à nos pastourelles, elles aussi centenaires ! autour de Samantha BAYOL, pastourelle du Cantal et de la Ligue Auvergnate de l'année en cours, les pastourelles actuelles membres de la Bourrée de Paris, entonnèrent, devant les pastourelles 2025 et leur doyenne, la célèbre valse à leur nom.
Le groupe folklorique centenaire n’oublia pas non plus de saluer, à sa manière, notre musique traditionnelle et ceux qui la font vivre : Les musiciens. Que ce soit au travers d’un trio de bal musette Cabrette, Accordéon, Banjo ou bien d’un couple ami qui conduit un orchestre depuis de nombreuses années, ou bien encore d’un formidable trio de Médaillés d’Or qui démontrèrent leur art à la cabrette, ces pauses musicales furent exceptionnelles et émouvantes, à l’image du chant : « L’Aubrac » interprété avec une grande sensibilité par une soliste.
Alors qu’en ouverture de la troisième partie, le public assistait à une répétition pleine de fraîcheur menée par de dynamiques adolescents issus de plusieurs groupes et dirigés avec bienveillance par le président de la Bourrée lui-même, Julien LAPORTE, une troupe de hip-hop vint également enflammer la scène, déchaînant les passions.
C’est avec générosité, une énergie inépuisable et un enthousiasme communicatif que les sociétaires de la Bourrée de Paris donnèrent « tout » pour un final éblouissant.
Le « Pays Natal » final fit vibrer les dorures du théâtre Edouard 7 jusqu’aux confins des étoiles ! Au sommet du ciel parisien de ce vendredi soir, brillaient ces étoiles : celles et ceux qui, depuis cent ans, ont fait vivre cette association. Ce soir-là, elles brillaient à l’unisson les regards émus et heureux des artistes sur scène.
Le public, conquis, salua cette performance d’une longue ovation chaleureuse ponctuée d'applaudissements et de vivats.
Pour conclure, et non sans immortaliser l’instant par un « selfie » de la troupe et de l’assistance, le pdt de la Bourrée de Paris a adressé ses chaleureux remerciements à toutes et à tous. Il soulignait que, dans l’organisation de ce spectacle, le groupe folklorique avait pris un immense plaisir qu’il souhaitait transmettre au public. Il insista, avec émotion, sur l’importance de rendre hommage aux anciens qui ont façonné la Bourrée tout en affirmant la nécessité de transmettre cette passion aux plus jeunes afin que la Bourrée de Paris puisse poursuivre son parcours avec brio, d’évènements en festivals folkloriques à travers la France et le monde.
Nos félicitations à tous les organisateurs, sociétaires de la Bourrée de Paris et participants à ce spectacle !
Fidèles à vos racines mais résolument tournés vers l’avenir, vous avez rendu un hommage vibrant aux générations passées tout en portant un message d’espoir à celles qui suivront.
Vous avez prouvé que la tradition, lorsqu’elle est portée avec passion, n’a décidément pas d’âge.